Premier aperçu des nouveautés d'HEC RAS 6.0.x
Bonjour à toutes & tous,
Le développement d'HEC RAS 6.0.x se poursuit du coté des Etats-Unis, avec une dernière version Bêta délivrée récemment avant le passage en version stable.
L'objet de cet article est de donner un aperçu rapide de deux nouveautés très intéressantes apportées par cette version 6.0.x d'HEC RAS.
Modélisation des ponts dans le maillage 2D avec HEC RAS
→ Sous forme d'ouvrage
L'intégration des ponts dans les maillages 2D HEC RAS posait jusqu'ici un certain nombre de problèmes, puisqu'il n'était pas possible de saisir un pont en tant que tel. Il fallait, pour la modélisation des ouvertures notamment, passer par des ouvrages type culvert intégrés à une connexion SA2D, souvent un peu trop simplistes.
La nouvelle version béta améliore les choses, avec la possibilité d'intégrer un ouvrage type pont directement dans les connexions SA/2D utilisées pour l'intégration d'ouvrages dans les maillages 2D HEC RAS.
La construction est identique aux ponts intégrés dans les domaines 1D, avec la définition du profil haut et bas du tablier, et la possibilité d'intégrer des piles dans l'ouvrage.
Le calcul des écoulements au droit du pont se base sur un certain nombre de profils en travers issus de la géométrie saisie, qu'il est possible de visualiser via l'interface pour contrôler la bonne construction de l'ouvrage. Il est également possible, comme pour les ouvrages 1D, de définir des zones ineffectives pour ajuster le calcul des pertes de charge.
Le calcul reste 2D, dans le sens où les règles de calcul liées à l'ouvrage sont appliquées ensuite aux échanges sur chaque face composant l'ouvrage, permettant de respecter les trajectoires de l'écoulement au passage du pont.
→ Localement, dans le maillage de calcul
Il reste possible, pour des ouvrages non surchargés, de prendre en compte l'impact des obstacles formés par les ponts (piles, maçonneries) directement dans le maillage de calcul. Cela implique généralement de travailler à plus petite échelle, la prise en compte de ces détails locaux nécessitant de réduire la taille des mailles de calcul.
Ici encore, la version 6.0.x apporte son lot de nouveautés intéressantes, avec les possibilités d'apporter des modifications au terrain utilisé pour le maillage de calcul sans sortir d'HEC RAS. Il est ainsi possible d'intégrer des obstacles de formes spécifiques, telles que des piles de pont, de prendre en compte des modifications linéaires (tracé d'un chenal, intégration d'une digue) ou encore de modifier le MNT sur la base d'un polygone générique.
Ici, un exemple très basique avec une pile allongée intégrée dans le MNT. Le maillage a été affiné aux alentours de l'ouvrage pour permettre une prise en compte précise de tous les effets sur l'écoulement.
Traitement des résultats : ajout d'un calculateur de raster
Cette mise à jour apporte également la possibilité de calculer, sur la base des résultats produits par le modèle, des raster génériques basés sur des expressions.
Cette fonctionnalité se révèle très pratique pour calculer rapidement des couches d'aléa, croisement entre les hauteurs et les vitesses, ou tout autre variable.
L'exemple ci dessous délimite la zone inondable en différentes classes, basées sur la fréquence d'inondation (exposition à la crue 10 ans, 50 ans ou 100 ans par exemple) et la profondeur d'inondation, selon une grille classique. Rasmapper permet de configurer cette classification, de produire la couche de résultat correspondant, visible dans Rasmapper ou exportable directement en tiff pour une exploitation sous Qgis par exemple.
Le script correspondant peut être bien entendu sauvegardé pour une réutilisation par la suite, permettant une réduction des temps de post-traitement des résultats. Ces scripts peuvent combiner plusieurs variables d'un même scénario, ou des variables de différents scénarios.
One more thing...
La version 6.0.x apporte encore de nombreuses nouveautés, que l'on présentera éventuellement par ici dans un futur article, notamment des belles améliorations sur le calcul 2D : transport solide, pluie spatialisée, infiltration spatialisée, écoulements non Newtoniens, etc... Ainsi, entre autres choses, qu'un nouveau moteur de calcul 1D qui supporte les passages à sec du modèle, un nouveau moteur de calcul 2D plus précis sur les phénomènes brusques, plus adaptés aux ruptures d'ouvrages par exemple, et enfin une performance accrue notamment sur les calculs 2D.
N'oubliez pas également de surveiller du coté d'HEC HMS qui suit également un rythme de développement soutenu actuellement. On peut noter une convergence intéressante des approches hydrologiques et hydrauliques via la modélisation 2D qui intègre de plus en plus l'ensemble des phénomènes, de la production à la propagation fine d'écoulements complexes.
Si cet article vous a été utile, n'hésitez pas :
- A le partager
- A revenir sur le blog de temps en temps, j'y poste régulièrement des tutoriels similaires, le résultat de mes expérimentations avec divers logiciels de modélisation ou mon avis sur l'évolution des pratiques sur la thématique de la modélisation en hydraulique environnementale. Retrouvez nous également sur Linkedin ou Twitter.
Si vous souhaitez être informé(e) de nouveaux articles de blog, vous pouvez m'envoyer un email via le formulaire de contact.
Enfin, Surface Libre propose des formations sur les thématiques de la modélisation hydraulique ou hydrologique, n'hésitez pas à aller voir la section dédiée sur le site. Sur HEC RAS 2D, les programmes des prochaines formations aborderont certainement les nouvelles fonctionnalités présentées ici.
